Vinomania
16 Rue Frémicourt – 75015 Paris
Tél : 01 45 75 62 66
Le vin. Une longue histoire de goût, de fruit mûr et de patience. Voilà plusieurs millénaires que l’Homme s’exerce à la vinification. C’est dire si on s’y connaît aujourd’hui.
C’est pourquoi votre humble critique s’est essayée à l’art de l’œnologie la semaine dernière, histoire d’éduquer ses papilles. Une vraie épopée viticole, puisque j’ai traversé la France de long en large sans bouger de mon confortable siège où m’ont installée Stéphanie, sommelière de profession, et son acolyte Philippine, en compagnie de Jérémy, mon compagnon de table préféré.
La salle me plaît beaucoup, ces grandes rayures horizontales dynamisent mon humeur grisée par la pluie qui s’entête depuis quelques jours sur Paris. On trouve aussi un bel étal des vins que l’on peut acheter en partant – vous êtes tombé amoureux de votre vin durant votre repas et vous voulez finir la soirée avec lui. Enfin, une autre soirée, parce que question alcool, après ce que vous aurez pu déguster au bar – comme cocktails et vins en apéritif -, puis à table, ma conscience professionnelle me pousse à rappeler que l’alcool est dangereux pour la santé.
La salle au sous-sol.
La carte est ouverte devant nous, mais notre attention est retenue par un verre de vin blanc moelleux des Côtes de Gascogne, et par un verre de Monbazillac. Stéphanie nous explique que l’un est fruité, avec des accents de fruits confits et d’ananas, et le second, plus gras et donc plus alcoolisé, a des accents de mangue. Alors on cherche, et on trouve. Un peu comme des élèves qui trouvent la solution de l’équation. Une équation vraiment douce ; la texture liquoreuse et sucrée du Monbazillac est délicieuse.
Nous accordons enfin de l’attention à la carte : elle présente les entrées et les plats, mais aussi les Assiettes, qui réunissent trois portions de ces derniers. Nous choisissons cette dernière option plutôt que la traditionnelle formule entrée-plat-dessert. Parce que premièrement, trois recettes au lieu de deux, c’est sympa, mais en plus, Stéphanie se charge de choisir les vins. C’est-à-dire un vin par recette. C’est-à-dire 3 verres de vins différents pour aller avec chaque met, chaque verre rempli de 4cl, de quoi goûter et savourer chaque bouchée gourmande de votre assiette.
Trêve de bavardages : ce sera une Assiette Landaise pour Jérémy, et une assiette Vinodélice pour moi. Philippine pose les verres sélectionnés par Stéphanie devant nous, nous expliquant quel vin boire avec quel met. Ca a un petit côté ludique. « Ca fait beaucoup de vins pour une table ! » Jérémy a raison : il y a 10 verres posés devant nous, en comptant ceux de l’apéritif… On comprend pourquoi les tables sont si spacieuses !
Donc nous nous mettons à manger. L’Assiette Landaise comprend un écrasé de pomme de terre chaud-froid : du foie gras frais au centre de la pomme de terre, chaude, en purée. Il y a aussi un foie gras mi-cuit et son confit d’oignons, et une émulsion de foie gras en verrine sur une confiture de figues. Le magret de canard posé sur la salade est une valeur sûre au niveau de l’association. Les produits de qualité vont, donc, chacun avec le verre qui lui va. Le verre de Côte de Gascogne va avec les tartines de foie gras écrasé. Le Pessac Léognan va avec le chaud-froid, et le Graves avec les tartines de foie gras et le confit d’oignons. Chaque arôme est différent, on découvre et on compare les vins.
Car de mon côté, ma Vinodélice est plutôt coquette, assortie de verres de vins de couleurs différentes : un rouge profond, un blanc doré et un doux rosé. Le verre de Bordeaux Supérieur va avec le carpaccio bien assaisonné façon pesto et son écrasé de pommes de terre savoureux. Le Vin de Pays d’Oc va évidemment avec la cassolette de coquilles Saint Jacques. Et le rosé des Côtes de Provence acompagne la salade à la feta fraîche, pignons de pin et tomates confites, posée sur le carpaccio, pour un moment de légèreté. Apprendre en se régalant. J’adore.
Justement, deux jeunes filles à la table d’à côté se renseignent sur les cours d’oenologie ; nous tendons l’oreille : ils commencent en septembre, sous la forme de petits ateliers pour un groupe de quelques personnes. C’est noté !
Le moment du dessert clôt l’instant : Jérémy se régale d’un Moelleux au chocolat (j’ai souvent des impressions de déjà-vu avec Jérémy ; je pense même qu’il va prochainement recenser les meilleurs moelleux au chocolat de la capitale. A suivre.) et moi, avec un Thé gourmand. Je choisis mon thé – noir, dit « thé russe » – dans la belle boîte à thé qui m’est présentée, et déguste les petits desserts qui entourent ma tasse : une mini-crème brûlée, une mousse au chocolat (normalement c’est un mini-moelleux, mais Philippine a accédé à mon envie de mousse) et un macaron aux fruits rouges.
En bref, une soirée calme, pas studieuse mais presque : l’association du vin et de l’assiette est un art. Si vous vous rendez à Vinomania, c’est pour avoir des conseils, prodigués avec beaucoup de gentillesse et de patience par Stéphanie. On y retournerait volontiers pour déguster une ardoise de charcuterie ou de fromage, histoire d’en apprendre un peu plus.
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16 Rue Frémicourt – 75015 Paris
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