Yanasé
75 Rue Vasco de Gama
75015 Paris
Tél : 01 42 50 07 20
Ce soir sera placé sous le signe la tradition nippone. Ce soir sera la rencontre d’un monde fascinant de saveurs et d’exquise grâce. Ce soir sera notre baptême de la cuisine « robata » (littéralement dit « autour du feu) et du véritable sushi. Ce soir, nous nous rendrons au Yanasé,un restaurant japonais situé dans une rue calme du 15ème arrondissement, en compagnie d’une amie japonaise nommée Reiko. Elle sera notre guide, mais aussi notre interprète, car le chef Masatoshi Shoji, fraîchement débarqué de Tokyo, parle peu le français.
Bien que fascinée par la culture japonaise et ayant lu quelques ouvrages dont « Enigmatique Japon » d’Alan Macfralane et le plus français « Tokyo Sisters » de Julie Rovéro-Carrez et de Raphaëlle Choël, je me sens encore vierge. J’ai bien fréquenté quelques restaurants de la rue Saint Anne, goûté à la cuisine familiale de Reiko, mais il me tarde de découvrir ce que Yanasé a à offrir.
Arrivés sur place avec notre ami photographe, nous sommes accueillis avec bienveillance et sincérité. A peine avons-nous eu le temps de prendre connaissance du décor, sobre et d’une élégance naturelle, que notre amie Reiko s’est déjà emparée de la carte pour nous conseiller. Nous optons pour les menus dégustation Miwa (45€), Yanasé (60€) et le menu Sushi afin de savourer des mets de haute couture japonaise.
En guise de breuvage, mon amie Reiko opte pour un verre de Chablis bien français alors que nous, Européens que nous sommes, choisissonsune une pinte d’Ashai et un saké glacé Happo (pour moi). Reiko glousse en raison de mon penchant pour le Saké. Elle prétend que « c’est une boisson pour vielles personnes », ce qui ne fait qu’accroître mon plaisir. Lorsque le verre arrive, aussi plein que possible (c’est-à-dire à ras bord), il est accompagné d’un récipient de bois. La serveuse m’explique que le verre ainsi remplit, permet à chaque amateur de savourer pleinement, jusqu’à la dernière goutte tombée.
Très vite, les mises en bouche rejoignent notre table. Je déguste, songeuse, tout en observant d’un œil attentif le chef à l’œuvre. Il semble caresser soigneusement chaque mets avant de les saisir sur la plaque chauffante. Ses gestes sont précis, ses mouvements lents et souples. C’est vraiment beau à regarder. Il semble concentré, mais ne perd jamais de vue la salle, la clientèle.
Le déroulement du repas est d’une fluidité incroyable.L’assortiment d’entrées, les sashimi, les poissons et la viande grillés, la marmite en papier « Miso shabu », les sushi (avant dernière escale) et les desserts se suivent sans jamais se voler la vedette. On note la précision apportée à la cuisson, à la découpe aussi bien qu’au dressage. Rien n’est laissé au hasard, tout est parfaitement mesuré.
Etant donné que nous décidons de tout partager, nous picorons çà et là, sans vraiment savoir ce que nous portons à notre bouche. On reconnaît aisément le saumon ou le maquereau au goût, mais qu’en est-il de cet autre ? Pas évident de savoir, mais si facile de comprendre que chaque bouchée est réalisée avec un produit d’extrême qualité.
En interlude, vient le flan au foie gras à la façon japonaise -doux et onctueux- puis, le sashimi du jour, sans oublier l’escale (surprise du chef) par le filet de bœuf sauce « Teriyaki », d’une tendresse infinie (même le beurre impose plus de résistance à la découpe).
Nous ponctuons nos bouchées de quelques sashimi et de sushi merveilleusement présentés sur unplateau en forme d’éventail. Puis viennent les marinades de morue et de daurade royale, grillées à point, ainsi que la marmite en papier « Miso shabu », poétique et savoureuse à souhait.
A cet instant du repas, nous sommes repus. Et nous savons qu’une assiette de sushi nous attend avant le dessert. Alors nous dégustons, lentement.
La surprise ultime vient du dessert. Personnellement, je m’attendais à retrouver les fameuses préparations à base de haricot rouge ou de sésame noir…quelque texture gluante et plaisante. Au lieu de cela, nous avons eu la joie de déguster des parfaits glacés à base de potiron ou encore de sucre noir. Le second remporte incontestablement la palme d’or. Son extérieur ressemble à s’y méprendre à la texture d’une crème brûlée. Il faut donc donner un coup vif de cuillère avant d’attendre son cœur. C’est simplement divin !
De cette soirée, nous retiendrons la perfection de chaque plat, l’accueil d’une douceur infinie et les paroles échangées en fin de repas avec un chef d’une discrétion toute nippone et pourtant si grand cuisinier.
NB : Le restaurant ne bénéficie pas d’une situation géographique exceptionnelle, mais il vaut vraiment le détour. Les prix sont quant à eux très abordables pour la qualité!
Yanasé
75 Rue Vasco de Gama
75015 Paris
Tél : 01 42 50 07 20
Métro Lourmel