A la Vierge de la Réunion
58, rue de la Réunion -75020 Paris
Tél. : 01 43 67 51 15
Qualité, c’est le mot que vous aurez à la bouche, quand assis à votre table, vous goûterez les produits cuisinés par Leila accompagnés des vins astucieusement choisis par Mourad. Une qualité à un prix abordable. Avec un droit de bouchon de seulement sept euros ! Ce soir avec moi, David Foenkinos, l’écrivain du roman à succès « La Délicatesse » qu’il va bientôt adapter au cinéma.
Leila cuisine à l’humeur, ce soir elle nous propose sa pastilla sucrée salée au poulet fermier des Landes et aux amandes. Nous en prendrons une pour deux. Mourad conseille pour l’accompagner un Gewurtz. Pour lui c’est l’accord parfait. Difficile de ne pas le croire tant l’harmonie est évidente. Le vin est biodynamique, une technique qui consiste à allier au bio la conjoncture astrale. La pastilla est merveilleuse, elle a tout juste le temps de croustiller avant de fondre en bouche. La poudre d’amande est faite par Leila ;c’est la politique de la Vierge de la Réunion, le « fait maison ». Entre deux coups de fourchette, conquis par la douceur du poulet, David Foenkinos remarque le travail que nécessite un tel plat : « Le sucré salé c’est comme une comédie dramatique, c’est ce qu’il y a de plus difficile à réussir ». On retrouve les mêmes arômes dans le vin. Le Gewurtz vient sublimer la finesse de la pastilla de Leila.
Nous enchaînons ensuite avec la soupe marocaine avec coriandre et menthe poivrée, accompagnée de pois chiches et de légumes. En face de moi, David Foenkinos : « Je suis le roi de la soupe, j’adore tout ce qui ne se mâche pas ». Si l’agneau n’est pas physiquement présent dans le bol, il imprègne la soupe de son parfum, mêlé aux accents de tomates, carottes et courgettes. Avec, un autre vin d’Alsace, cette fois-ci plus sec, un Edelzwiker du même vigneron Marc Tempé.
En plat principal, notre écrivain opte pour un classique : le rumsteak Aubrac de la maison Conquet de Laguiole avec gratin et salade. Je prends la cuisse de pintade à l’Edelzwicker façon waterzoi. Elle se mange tout en délicatesse, presque au ralenti. Pour accompagner, un délicieux vin rouge dont le malicieux Mourad essaie de nous faire deviner le nom. Difficile tant il a du corps de deviner qu’il s’agit d’un beaujolais nouveau. De Jean Foillard.
Je ne pouvais pas terminer ce dîner sans interroger David Foenkinos sur les goûts culinaires de John Lennon, dont il vient d’écrire une biographie. Très mal, d’après l’écrivain, avant de se mettre très sérieusement au soja.
Le moment du dessert arrive avec pour moi un fondant au chocolat entouré d’une crème vanille. David Foenkinos choisit un riz au lait avec gousse de vanille et crème anglaise. Il le trouve crémeux et léger. « Comme à la maison », selon l’expression chère à Leila et Mourad.
Il y a de la douceur dans les plats de Leila. Et beaucoup de passion dans cette cuisine qu’elle a hérité de sa mère et de sa grand-mère. La cuisine au plaisir. Et du plaisir.
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