Restaurant Auberge Etchegorry
41 rue Croulebarbe Paris 75013
Téléphone : 01 44 08 83 51
Paris peut surprendre même les plus habitués. Passer d’un cadre moderne à un coin chargé d’histoires et de souvenirs est monnaie courante dans les rues de la capitale, un sentiment partagé lors de notre arrivée rue Croulebarbe, à quelques rues de la place d’Italie. Rue Croulebarbe, en voilà un nom qui sent bon le passé ! Aurélie est aussi ébahi que moi, puis on tombe nez-à-nez sur l’Auberge Etchegorry, un petit coin d’histoire parisienne au cœur du XIIIème arrondissement. La Bièvre, les écrivains romantiques, les pavés, cela vous dit quelque chose ? Il est tant de réviser ces classiques autour d’une bonne assiette basque bien de chez nous.
Au restaurant Etchegorry (ou Auberge Etchegorry pour rester dans le ton), on plonge de plein pied dans une ambiance franchouillarde, cuisine basque et déco vieillotte à l’appui. Impossible d’échapper au grand tableau à l’entrée, représentation du cabaret de madame Grégoire (avant de devenir une auberge), quand Hugo et Chateaubriand venaient festoyer en se régalant des spécialités du sud-ouest. Comme une évidence, qui dit cuisine basque dit forcément du canard cuisiné à tout va, foie gras maison et ventre bien rempli à la sortie. Ce sera le cas, et en prime un accueil chaleureux et souriant.
Profitant d’une petite coupe de champagne en apéritif -de son côté Aurélie carbure à la sangria basquaise- nos entrées arrivent, appétissantes comme prévues. Ce soir c’est sud-ouest alors pas de demi-mesure, je cède aux charmes de la terrine de foie gras au Jurançon. Un beau morceau s’offre à moi, blocs de gelée et confits d’oignons en traditionnels accompagnements. Le Jurançon (vin blanc basque) souligne le goût du foie gras, plus prononcé en bouche. Le pain aux pistaches est un peu sec, je l’accompagne plutôt avec le (très bon) pain de table et la tranche disparait rapidement.
Aurélie met la barre un peu plus haut et accueille une escalope de foie gras poêlée aux raisins. Ce n’est pas la spécialité du chef pour rien, les pommes caramélisées et les raisins qui reviennent dans la sauce sont là pour le confirmer. Le foie gras légèrement poêlé est un délice, fondant à souhait et arrosé d’une sauce balsamique généreuse (ça baigne un peu mais ce sont les aléas du sud-ouest). On aurait apprécié le raisin sans les grains par contre, mais là on chipote.
En plat, je me laisse tenter par les filets de canard farci au foie gras. L’assiette ne déçoit pas, les portions sont typiquement sud-ouest. Le canard marié au foie gras fait des merveilles. En accompagnement : pommes de terres, carottes et brocolis, chacun très bons à sa façon. Le plat est copieux, la cuisson parfaite, mes envies carnivores sont comblées.
De son côté Aurélie enchaine avec un filet de boeuf aux champignons sauvages. La viande est très bonne et se découpe facilement, les champignons sont beaux et ont du goût. Mêmes accompagnements que moi, et même appréciation : c’est bon et ça cale.
Les tartes nous avaient fait de l’œil dès notre entrée dans le restaurant, fièrement exhibées sur une table près du bar. Ma gourmandise prend le relais, j’hésite longuement puis, par curiosité, jette mon dévolu sur l’estirat aux pommes et sa glace à l’armagnac. Sa taille en impose mais il se déguste facilement, composé de couches de pâtes feuilletées qui se découpent très facilement. Tout est fait maison, on le sent à la dégustation de la glace, fine et légèrement relevée. L’estirat est à la pomme, on la sent, le sucre n’étouffe pas le goût. Bon point.
Une île flottante pour Aurélie qui accueille une portion généreuse. Sommet bien doré et cœur moelleux, c’est le jackpot. Hélas elle se résout à en laisser une bonne partie, la gourmandise a atteint ses limites ce soir.
L’Auberge Etchegorry tient ses promesses, on fait un agréable saut dans le temps et on mange bien. Rien à dire du côté du personnel, très présent ce soir-là. Dominique, la fille du propriétaire, nous accueille chaleureusement avec son équipe de serveuses en tabliers et chiffons rouges, souriantes et bien portantes, chacune avec leur anecdote et leur conseil sur la carte. Pour finir on visite l’hôtel le Vert Galant, son jardin intérieur et ses petites histoires pour nous tenir compagnie avant de retrouver le métro-boulot-dodo.
Restaurant Auberge Etchegorry
41 rue Croulebarbe Paris 75013
Téléphone : 01 44 08 83 51