Restaurant Nolita
2, rond-point des Champs-Elysées – Paris 75008
Téléphone : 01.53.75.78.78
Mardi soir au rond point des Champs Elysées. Tout commence par un jeu de piste malicieux à la sortie du métro, tombant nez-à-nez sur le 3 alors que devons nous rendre au 2. Puis la terrible question nous tombe dessus, sans prévenir : “mais comment ça marche les numéros dans ces cas-là ?”. Pas le choix, on entre dans la danse, au rythme du GPS d’un Iphone capricieux et de trop grands passages piétons à traverser à la hâte. Puis il tombe dessus, mais pas nous, pas tout de suite. Aurélie a la fantastique idée de décoller les yeux du bitume pour le voir percher au dessus d’un fier Motor Village. De là-haut, des balcons simplement travestis d’un classique “Nolita” blanc sur fond noir nous toisent silencieusement. Allez hop, on ne va pas se laisser faire par le restaurant Nolita !
Après un petit arrêt en terrasse pour la pause cocktail-apéro, il est grand temps d’arpenter les marches du bâtiment et de prendre d’assaut ce mystérieux Nolita qui fait tant parler de lui. Ascenseur ou escaliers, on opte pour le second profitant d’un petit crochet par le stand Fiat pour admirer en parfait néophyte quelques modèles de Fiat fièrement exposées. The North of Little Italy se dévoile tout en élégance : tonalités blanches et noires mises en avant par un jeu subtil d’éclairage et de textures. Ambiance zen, contours épurés : l’endroit semble parfait pour découvrir ce que l’Italie a dans le ventre, en toute intimité.
La carte transalpine se dévoile généreusement, on hésite entre toutes ces belles sonorités. Entre antipasti, pizzette, paste, risotto, secondi piatti, la stratégie est claire : on opte pour des produits simples en entrée pour poser les bases, puis des mélanges plus élaborés pour la suite. En attendant, on nous tend une mise en bouche pour patienter : un champignon fourré à la mousse de veau. Un agréable mélange qui présage de belles choses pour la suite.
Je me tourne vers une bonne assiette de charcuterie italienne, en bon carnivore que je suis. Les tranches sont colorées, la rosette particulièrement parfumée. A picorer à deux de préférence pour éviter de botter en touche d’entrée de jeu. Simple mais efficace.
Ma compagne de tablée part sur la même optique, façon burrata, crémeuse à souhait et accompagnée d’un carpaccio de tomates Olivetta. Sa mine enthousiaste confirme ma première impression visuelle : la fraîcheur semble au rendez-vous, on revisite agréablement le mythe de la mozza. Portion généreuse là aussi, l’échange d’assiette est inévitable, notre péché mignon il faut bien l’avouer.
Le service continue sur sa lancée, charmant et attentionné. Un nouveau challenger débarque sur le ring, il semble que l’on veuille nous indiquer la bonne direction à suivre en cuisine. Et donc, une assiette de légumes -l’Antipasto Nolita– s’ajoute à nos copieuses entrées. Nous tombons immédiatement sous le charme de ces petits trésors, tantôt croquants, tantôt fondants en bouche. La présentation ronde et colorée, le jeu des formes…une belle surprise qui s’envole rapidement.
Niveau plat on y va franco en mode néo-italiano. Je cède naturellement aux charmes des Tajarin e Astice, merveilleuses petites tagliatelles surmontées d’un homard (breton, le garçon !) savoureux. Les pâtes baignent dans la sauce du crustacé, je constate qu’on ne m’avait pas menti car c’est un vrai régal, un plat à la fois élaboré sans être surchargé en goût.
Aurélie se laisse tenter par des Scamponi e Asparagi, des langoustines accompagnées d’asperges grillées et d’oignons de Tropea. Tout un jeu de couleurs et de textures en quelques notes : l’oignon sait se faire remarquer aussi bien à l’œil qu’en bouche, les asperges calment le jeu et donnent du contraste, les langoustines fondent en bouche, tip-top. Dommage cependant que le plat refroidisse si vite. L’esthétisme est au rendez-vous, mais sans plat creux la chaleur joue naturellement à la fugueuse. Un plaisir éphémère.
On conclut notre passage au restaurant Nolita et cette explosion de saveur sur une note glacée, le défilé des panna cota et le tiramisù attendront une prochaine fois. Pour ma part, l’Affogato passe tout seul, de la glace vanille arrosée de café chaud, je retiens surtout les généreuses noisettes croquantes et légèrement caramélisées. Aurélie opte pour un mélange vanille-pistache. Les glaces sont bonnes, elles concluent bien ce repas, mais ne nous laisseront pas un souvenir impérissable.
Globalement on reste sous le charme de la cuisine de Vittorio Beltramelli et de son nouveau fief, le restaurant Nolita. Le chef nous livre une interprétation sincère de son Italie natale, surtout dans ces plats principaux, studieux mais sans être guindés, colorés et généreux dans leur présentation. L’Italie, la vraie, nous a largement convaincu. On y retournera pour un risotto et le carpaccio de veau, un soir en semaine comme celui-ci, en toute quiétude et lové dans cette belle ambiance tamisée.
Restaurant Nolita
2, rond-point des Champs-Elysées – Paris 75008
Téléphone : 01.53.75.78.78