La Table du Huit
8, rue Jean Goujon – 75008 Paris
Tél : 01 40 74 64 95
Le triangle d’or, on le connaît bien sûr pour ses boutiques chics dont sortent des silhouettes élégantes et impeccablement habillées. On est moins au fait des bonnes tables du quartier, la faute aux prix un peu corsés sans doute. Mais ce serait cacher qu’à deux pas de la plus belle avenue du monde se nichent des lieux qui font rimer chic et gourmandise avec une belle réussite, et sans vous ruiner s’il vous plait.
Ce soir là, nous avons rendez-vous à La table du huit, restaurant design situé au rez-de-chaussée de La maison Champs-Elysées. L’hôtel comme le restaurant portent l’empreinte de Martin Margiela, créateur de mode belge qui a signé la décoration des lieux.
Du hall lumineux, on remarque les jeux de miroirs, puis on prend la direction du restaurant, au bout du couloir. Là, on monte quelques marches, foule le tapis imitation parquet et observe sous les lustres les murs en trompe-l’œil qui nous font voir des portes partout.
La salle s’avance, toute de blanc vêtue. Des tables et chaises voilées, comme en suspension à quelques centimètres du sol, donnent à cet écrin immaculé l’allure d’un cocon. Jouant les contrastes, le sol et le plafond se font béton brut, ne contrariant en rien l’harmonie du lieu. Un jardin d’hiver s’offre à la vue derrière une verrière et au fond on devine les parasols qui décorent la terrasse. On y jette un œil, par curiosité, et l’on découvre un oasis de verdure niché entre les immeubles.
Sur le chemin, des portes géantes jouent les décors et transforment les clients en minuscules Alice au pays des merveilles. Et des merveilles, on va bientôt en trouver dans nos assiettes.
Attablées près de la verrière, on parcourt la carte des mets. Quatre autres cartes nous attendent sur la table, toutes consacrées aux boissons. Devant l’abondance des cocktails et autres rafraichissements, on opte pour un Glamour Girl de circonstance : vin rosé, liqueur de pêche de vigne et jus d’airelle. Servi dans des coupes façon Cosmopolitan, le cocktail s’avère très agréable, frais et fruité ce qu’il faut.
Les entrées arrivent et on a enfin l’occasion de goûter à la cuisine du jeune chef Benoît Hilaire, qui a fait ses classes chez Jacques Cagna, Jean-Pierre Vigato (Apicius) et Antoine Westermann (Drouant).
Thon mi-cuit épicé à l’aubergine. Le poisson est parfumé, d’une texture parfaite, fondante à souhait. Le caviar d’aubergine qui l’accompagne se déguste aussi avec beaucoup de plaisir et un morceau de pain aux céréales encore tout chaud.
Crème de chou fleur, tartare de haddock. Une entrée servie froide et un délice en bouche. Que ceux qui ont toujours trouvé le chou fleur fade y goûtent, ils seront scotchés. Le mariage terre et mer est heureux, l’assiette terminée jusqu’à la dernière goutte.
Merlan de ligne, légumes au bouillon de crevettes. Servi dans une assiette creuse, le plat offre un moment de gourmandise tout en légèreté. Parfaite cuisson du poisson, très savoureux, et petits légumes (poivron, courgette, oignon, céleri…) infusés dans un bouillon marin et parfumé.
Aigle bar sur lit de patates douces et betteraves croquantes. Idem, cuisson réussie et une purée aussi fondante que généreuse. On salue une fois encore l’assaisonnement soigné.
En dessert, on préfère laisser le riz au lait et le paris-brest à d’autres et l’on choisit le chocolat en verrine, glace à la vanille bourbon. Craignant une mousse compacte et trop lourde pour clore ce repas, on est rassurées de voir arriver deux verrines aériennes (le siphon, cette belle invention).
Au dessus, une mousse très légère et chocolatée, puis une boule de glace goûteuse du croquant (des éclats de nougatine ?) et enfin une mousse plus dense. La verrine se déguste avec plaisir, et en un clin d’œil je l’avoue.
Qu’en est-il du service ? Souriant et des plus agréables, rien à redire de ce côté-là. Après ce repas tout en finesse, on ressort sustentées mais aucunement alourdies, légères et ravies de cet instant gourmand et pour le moins raisonnable côté prix : comptez 50 euros pour l’entrée, le plat et le dessert. Certes, cela reste une somme, mais au vu du quartier, du lieu et de la qualité de la cuisine, cela les vaut bien.
La Table du Huit
8, rue Jean Goujon – 75008 Paris
Tél : 01 40 74 64 95
Ouvert 7 jours / 7 de 7h à 2h (sauf samedi midi et dimanche soir)
Petit déjeuner : 7h – 10 h ; Déjeuner : 12h – 14h30 ; Dîner : 19h – 22h30