Restaurant Le Beaujolais d’Auteuil
99, boulevard de Montmorency – 75016 Paris
Téléphone : 01 47 43 03 56
Direction le très chic 16e arrondissement pour cette nouvelle critique. Dans notre ligne de mire, Le Beaujolais d’Auteuil, bistrot français ancré à l’angle du boulevard de Montmorency. De l’extérieur, l’établissement à belle allure. Devanture anthracite, jolie terrasse spacieuse. Jusqu’à peu, le restaurant faisait le plein, tournoi de Roland Garros oblige (les courts de tennis sont à deux pas). Ce soir, c’est plus calme. Le décor de la salle : tradi. Carrelage au sol, grand bar à l’entrée, miroirs aux murs, tables en bois et larges banquettes. Un bistrot “dans son jus”, à la sauce chic. La clientèle : de quartier, plutôt CSP+ et grisonnante. L’assiette : bistrotière et soignée. Et côté prix ? Rien de trop extravaguant, ci ce n’est la carte des vins (un peu chère mais de qualité) : comptez 32 euros pour le menu entrée, plat et dessert.
Aux fourneaux depuis 2008, Nicolas Duquenoy a fait ses classes au Relais Louis XIII et à la Ferrandaise. Le serveur, dynamique, nous conseille un verre de Quincy en guise de préambule. Excellente initiative, le blanc est parfait. En attendant nos entrées, on picore les olives garnies aux amandes, en boudant le carré de beurre posé sur la table – on se réserve pour la vraie pitance.
Le bistrot le Beaujolais d’Auteuil prend soin de changer régulièrement sa carte, mais garde ses spécialités. C’est le cas de “l’incontournable” oeuf mayonnaise fermier bio, macédoine de légumes.
Qu’a t-il d’incontournable, cet oeuf ? Pas d’étincelles lorsqu’il arrive, mais un oeuf tranché et posé sur une macédoine de légumes maison. Le blanc est laiteux, le jaune bien cuit et d’une belle couleur. L’oeuf est incontestablement très frais, et la mayonnaise – un chouilla salée – n’a rien d’industrielle. Bonne idée, les dés croquants de courgette mêlés à la macédoine, qui donnent une dose de fraicheur appréciable. Après, ceux qui ont déjà goûté un oeuf fermier et une mayonnaise maison ne seront pas surpris par cette entrée, somme toute bonne mais résolument simple et classique.
De mon côté, je découvre, curieuse, l’entrée qui se cache sous l’intitulé “Effeuillé de cabillaud, rémoulade de céleri et crème aux oeufs de hareng fumé. Il est présenté sous la forme d’un millefeuille, appétissant. Je soulève la salade, goûte au cabillaud (bien cuit mais un peu fade seul), le céleri rémoulade croquant. Et surtout, surtout, cette crème… délicieuse. Je m’attendais à quelque chose de fort, et c’est au contraire doux, crémeux. Un bonheur à saucer avec le pain de campagne (très bon) proposé. Une entrée fraîche, savoureuse, décidément, j’ai craqué pour cette crème, vous l’aurez compris. Mon enthousiasme sera un peu calmé par la suite.
J’ai choisi de la viande en plat principal, l’épaule d’agneau confite pour être plus précise, accompagnée de blette et de piquillos (des petits piments rouges, doux au goût). Le plat est joli, bien présenté, la viande emballée dans… de l’oseille, de la salade ? Je n’ai pas résolu le mystère. Dommage, cette “feuille” n’a d’autre effet que visuel. Je la laisse donc de côté pour m’intéresser au clou de l’assiette, cette épaule confite. La viande est bonne, très tendre en son coeur. Sur les côtés, c’est un peu plus sec, mais rien de grave. La pièce est copieuse et je ne l’ai pas finie. Côté accompagnement, les légumes sont bons, mais il manque un petit quelque chose côté assaisonnement. Par contre, un bon point pour la tomate confite, très goûteuse et acidulée, un bon coup de peps dans une assiette un peu plate.
Dans l’assiette d’en face, une poitrine de cochon qui a été d’abord pochée puis rôtie. Un vrai plat de carnivore, copieux, un peu gras. La viande est bien cuite et a du goût. Petit bémol : l’accompagnement proposé, des gnocchis de pomme de terre panés et une purée de carotte. Un peu trop lourd pour ce plat déjà généreux. On aurait préféré quelque chose de plus frais. L’assiette est tout de même vide (mon ami à un solide appétit et une grosse pointe de gourmandise). Côté vin, on s’est laissé séduire par le Médoc, très agréable.
Alors que je déclare forfait (les portions sont généreuses), mon ami parcourt la carte des desserts. Et se décide pour l’entremet passion, coulis de fruit rouge. Un vrai dessert de pâtissier, très joli dans l’assiette… et très plaisant en bouche. Le mélange des couches et des saveurs (sucrées, acidulées…) est plein de punch. Ce que vous voyez en bas de la photo, c’est un trait de crème anglaise, douce et gourmande. Et derrière, un filet de coulis de fruits rouges (cassis, groseille ?). Un dessert réussi.
On conclu ce repas par un café et un thé menthe, servis avec une petite mignardise, un mini cake aux fruits confits, sucré et très agréable. Le café est bon, le thé parfait pour faire couler tout ça.
Le Beaujolais d’Auteuil est un bistrot français chic qui tient la route. Le cadre et la décoration classique plaisent à la clientèle, essentiellement de quartier. Le service est gentil et efficace. Côté assiette, c’est beau à voir et plutôt réussi niveau goût. Coup de coeur pour l’effeuillé de cabillaud en entrée et pour le dessert. Si vous passez dans le quartier ou que vous habitez dans le 16e arrondissement (Paris 75016), ce bistrot vaut la peine d’être visité.
Restaurant Le Beaujolais d’Auteuil
99, boulevard de Montmorency – 75016 Paris
Téléphone : 01 47 43 03 56