Max Y Jeremy
6 rue Charles François Dupuis
75003 Paris
Tél : 01.42.78.00.68
A deux pas du métro République, Max Y Jeremy ont ouvert leur deuxième bar à tapas. Aucun autre restaurant aux alentours. A peine quatre mois après son ouverture, le bar a déjà ses habitués du mardi, du jeudi, du vendredi. Et pour cause, à la cave, se déroulent des cours de salsa, “open micro” etc. On s’y retrouve entre amis pour siroter un cocktail avec une plancha de tapas, c’est un peu l’espace détente et convivial de fin de journée. Et en musique s’il vous plaît !
L’accueil est chaleureux, basque ajouterais-je, sourire et teint bronzé ! Coupe du Monde oblige, des banderoles de drapeaux flottent au-dessus des tables. Voilà un restaurant qui suit l’actu ! Coup de cœur pour le lustre en bouteilles sur fond d’un gigantesque lauburu (la croix basque)… rouge bien sûr. Original et complètement dans le thème : simple et très, très sympa !
Pas de carte ici, les ardoises sont tenues au jour le jour. Faites votre choix, il y en a pour tous les goûts et pas les plus mauvais ! Tapas au jambon « Bellota » affiné plus de 40 mois, croquetas au jambon cuit ou cru, gaspacho, etc. De quoi nous mettre l’eau à la bouche, et puisque l’ambiance s’y prête, commençons par un petit cocktail maison. La carte affiche les grands classiques, mais le barman nous propose les spécialités. Un Besito del Diablo pour moi, un Mojito Royal pour ma compagne de table. Derrière ces noms brûlants se cachent respectivement une caïpirihna et un mojito, tous deux accompagnés de purée de fraise.
Voici nos cocktails servis dans des… pots à confiture ! L’idée viendrait de Max, pour des cocktails préparés rapidement et de façon originale. Sans parler de la purée de fraise qui adoucit le cocktail juste ce qu’il faut. Soudainement, j’ai hâte de goûter la suite.
Le chef Leonardo Barrio nous sert lui-même ses croquetas au jambon cru. Simple mais efficace, le jambon a du goût, mais on s’attendait à plus de croustillant pour une croquette. Aussitôt suggéré, aussitôt transformé, le chef nous fait l’honneur de préparer directamente de nouvelles croquetas cette fois au jambon cuit. En plus d’une une croûte craquante à souhait, leur goût se trouve renforcé par la cuisson du jambon. Et ce n’est que le commencement…
Tandis que nous dégustons ses œuvres, Leonardo rejoint notre tablée le temps de nous faire part de son expérience et de sa vision de la cuisine. Argentin d’origine, il a travaillé quatre années en Espagne auprès des plus grands chefs, et le voici aujourd’hui à Paris ! Sa passion, c’est « une cuisine simple, où trois ingrédients font un plat, mais qui vous procure le même plaisir que d’autres plats compliqués. »
Pour toute illustration, il dépose sous nos yeux une assiette de Gambas al ajillo. Trois brochettes de grosses crevettes saupoudrées de piment d’Espelette, surmontées d’une fine lamelle d’ail légèrement revenu à la poêle. C’est tout ? Un soupçon d’huile d’olive espagnole, qualité oblige, et cela suffit. Le piment réchauffe le palais, suivi de très près par la fraîcheur de la crevette, le tout embaumé par l’ail qui laisse en bouche une envie d’en reprendre. On tire sur la paille de son cocktail, encore une bouchée, fraîche moiteur.
Il est 20h, la salle se remplit d’un coup ! Mais rien n’arrête Leonardo, qui enchaîne avec ma tapa préférée du repas, de loin : le magret de canard à la fraise saupoudré de gros sel. Il affirme : «Je cuisine jusqu’à voir des étoiles dans les yeux de mes goûteurs ! ». Je confirme : “Deux fois plutôt qu’une”. Avec un morceau de fraise, le magret se révèle d’une douceur infinie, on croirait déguster une mousse à peine salée. Juste avec le jus de fraise, cela donne une viande parfumée, très légère. Les friands du salé-sucré seront ravis, les autres conquis.
Le plat suivant est la tortilla. Œuf, pommes de terre en petits quartiers, oignons confits pendant cinq heures. Simple, toujours ! Cuisson parfaite. Mention spéciale pour le cœur d’oignons (et non d’artichaut) qui a fait craquer ma compagne de table. J’ai juste eu le temps d’y goûter ! Amateurs d’oignons, votre plat est ici.
S’ensuit le poisson. Grande épreuve pour moi le poisson, je suis très difficile. Mais je choisis de placer ma confiance dans ce chef qui m’a déjà bien surpris. Turbot aux asperges avec sa voilette en galette de riz. Délicat, comme une demoiselle qui repose sur des petits coussins verts, j’ose à peine l’effleurer de ma fourchette. Le poisson flotte un moment sur ma langue, puis fond comme neige au soleil lorsque je croque ses petites asperges. La voilette sert surtout à la déco, mais fait partie du jeu. «Parfois, une petite touche de magie suffit à rendre un plat inoubliable ! » nous confie-t-il avec un sourire.
Le dessert arrive, note finale que j’apprécie tant. Dans une grande assiette, quatre petites choses : un brownie au chocolat blanc, un autre au chocolat noir, un riz au lait et un tiramisù tous deux coiffés d’un cigare. Un ensemble savoureux, en toute simplicité, et surtout, le tiramisù au Spéculos broyé (les Italiens crieront au scandale) qui se pare d’une robe de sucre sur un corps de café. Oh la belle ! Mais la grosse surprise vient du brownie au chocolat blanc. Le chef en fait un voyage immaculé, aérien, lui conférant son arôme sans l’énormissime dose de sucre. Un must-taste !
La note se fait douce pour deux personnes : 31 € sans les cocktails, lesquels oscillent entre 8 et 10 €. Rassurez-vous, les bières du pays et les softs tournent plutôt dans les 4 €.
Nous repartons délicieusement repus, avec l’assurance d’y revenir nombreux ! Par ailleurs, le restaurant dispose de son propre « Club » au sous-sol. Lorsqu’il n’est pas privatisé, on peut y manger en profitant de mini-concerts, danser au rythme des DJs du moment, ou même prendre des cours de salsa ! Chaleureux, c’est le mot pour Max Y Jeremy !
Max Y Jeremy
6 rue Charles François Dupuis
75003 Paris
Tél : 01.42.78.00.68