Restaurant MBC
4, Rue du Débarcadère – 75017 Paris
Tél : 01 45 72 22 55
Hissez les voiles : cap vers le restaurant branché MBC dans le XVIIème.
Le 8 juin 2010 a sonné. Le rendez-vous avec le décoiffant Gilles Choukroun était pris depuis longtemps. Avant notre venue, il y a eu le Festival Off Omnivore à Brooklyn et son « battle culinaire » bouillant de créativité avec d’autres pointures parisiennes, à l’image des deux toqués frenchie d’adoption : Peter Nilson et Gregory Marchand.
Les jours passent, l’impatience se fait mordante ! De fil en aiguille, sur la toile, on tisse à découvert pour tenter de se faire une idée de son univers. Son parchemin de saveurs, quel est-il ? MBC, pourquoi, pour qui, comment ? Livraison d’un Menthe-Basilic-Coriandre pour papilles endormies et amateurs de curiosités culinaires. Par Ermelinda, Photos Robin.
En ce soir de juin, l’avancée vers le restaurant se fait à pas de loup. L’effet de surprise ne doit pas être gâché, il doit se déguster, car on n’entre pas au MBC comme dans un restaurant ordinaire. La devanture est sobre, mais à l’intérieur, des couleurs « funky » s’émoustillent. Une déclinaison de pastels des plus réussies culbute un mur-tableau de graffitis signé Nasty. A l’entrée, visible au premier regard, une colonne taguée par les clients se languit d’être lue. « Papilles en ébullition »… quoi de plus révélateur ?
De l’entrée au dessert, le repas se fera sous les signes de la surprise et du questionnement. Aventurière, je me laisse pour ma part volontiers guider lorsqu’il s’agit de goûter à une cuisine inventive et instinctive. Cela tombe bien, car ce soir je ne choisirai rien. Sous mes yeux ébahis, l’entrée se présente de noir goudron vêtue avec à ses côtés, la tête d’une Crystal Outrenoir dont il faudra extraire le corail. La dégustation ne se fait pas sans heurt puisqu’une fois l’encre de seiche déposée sur mes dents, mon sourire suivant se devra d’être assumé. J’aime les surprises et celle-ci fut de taille. Ames d’enfants, vous serez ici chez vous, le maître des lieux se plaît particulièrement à raviver les esprits ludiques.
Robin, lui, goûtera au plat mythique : la crème brûlée de foie gras et ses cacahuètes. Chez les puristes, on frôlerait l’hystérie, alors que personnellement, je trouve la rencontre de ces deux univers –noble et populaire- très réussie. Serait-le signe d’une forme de démocratisation ? La question restera en suspens pour un temps seulement.
La composition des plats suivants sera d’une simplicité déconcertante et la mise en scène : digne d’attirer tous les regards. Un filet de lieu jaune se présente sur son tapis de coquillettes mignonnes ne m’évoquant rien d’autre qu’un précieux souvenir d’enfance.
Face à mon assiette, l’onglet de Boeuf Angus rôti et ses oignons rouge carmine a fière allure. Son jus de betterave rehausse subtilement sa nature. Encore un succès.
Le divin supplice se termine sur deux notes délicates. Enrubannés d’une fine liane, les Premiers fruits rouges et le sorbet noir font leur entrée tout en fraîcheur. Au goût comme à l’œil, le contraste est saisissant. Une fois vide, il ne reste dans l’assiette que les traces d’un joyeux barbouillage de peinture. La poudre de thé matcha et le sorbet de sésame noir ont fait leur effet.
De l’autre côté, une parcelle de champ « labourée » par le maître, et plus connue sous le nom de trainée de chocolat, s’annonce savoureuse. Hormis les épices, quelques grains croustillants –serait-ce des Coco Pops ?- la fringue habilement. Encore un coup de pinceau réussi pour un au revoir couronné.
De ce dîner, nous ne retiendrons que l’essence d’une « cuisine en liberté ». La démarche de création est infinie et les prix pratiqués : accessibles.
Restaurant MBC
4, Rue du Débarcadère
75017 Paris
Tél : 01 45 72 22 55
Métro Argentine, Porte Maillot